Pourquoi le miel n'est pas vegan ?

Que diriez-vous si des extra-terrestres pillaient le fruit de votre travail et vos réserves de nourriture ? Mettez-vous « dans la peau d’une abeille » et vous en aurez une vague idée.
Pour nombre d’entre nous le miel apparaît comme un produit naturel, sain, sucré et au final plutôt sympathique. Certains même lui ont attribué des vertus pseudo-médicales pour mieux le commercialiser, notons au passage que les allégations de santé concernant le miel ne sont pas prouvées scientifiquement et qu’elles sont interdites par la Commission Européenne depuis 2012.
Enfin revenons à nos moutons, ou plutôt à nos abeilles, et nous verrons que le miel n’est pas Vegan à bien des égards.

Le miel et les vegan

La première raison que l’on pourrait invoquer pour ne pas consommer les produits de la ruche c’est que LE MIEL CONSTITUE LA SEULE RÉSERVE DE NOURRITURE DES ABEILLES. Il est donc indispensable à leur survie en toutes saisons et en particulier l’hiver.
Il faut également comprendre que pour recueillir le miel, il faut chasser les abeilles de leur ruche, mais les abeilles cherchent à défendre leur ruche et elles sont prêtes à mourir pour la protéger :
« Chacun sait ce que l’on encourt si l’on cherche à s’approprier le miel d’un essaim sauvage à mains nues. Dire que les abeilles ne sont pas d’accord pour partager leur production est un euphémisme. Toutes sont prêtes à mourir pour la protéger. En effet, le dard des abeilles est pourvu de barbelures ou petites pointes qui l’empêchent de ressortir, contrairement à celui des guêpes. Lorsque l’abeille a piqué, elle laisse donc son dard, les glandes à venin et une partie de son abdomen. Cela entraîne irrémédiablement sa mort. Il paraît difficile d’attribuer à ce comportement, conscient ou non, toute autre signification qu’une défense manifeste. Il n’existe donc pas de contrat passé entre l’homme et l’abeille. »
La récolte du miel ça a l’air anodin, mais ça ne l’est pas …

Ethique et respect animal vs Commerce et rentabilité

L’apiculture, comme toute forme d’élevage, n’est pas compatible avec le bien-être animal, quelques exemples suffisent pour en faire la démonstration (même si tous les apiculteurs ne procèdent pas tous ainsi) :
– La méthode de l’enfumage : Pour récolter le miel, la propolis, la gelée royale… il faut chasser les abeilles de leur ruche. Souvent utilisée, la pratique de l’enfumage consiste à enfumer la ruche, ce qui stresse les abeilles qui peuvent être intoxiquées, tomber paralysées au sol, être écrasées.
-La méthode du « turn-over », ou « renouvellement des reines » : Cette autre pratique consiste à changer les reines afin d’accroître leur productivité. Concrètement à chaque saison les reines sont tuées pour être remplacées par d’autres jugées plus rentables…
-Le clippage, ou « coupage des ailes » : Ce procédé permet à l’apiculteur de s’assurer que la reine restera bien dans la ruche.
-La destruction des ruches les moins rentables : Il s’agit là de détruire après récolte les ruches les moins rentables afin d’en réduire le nombre en hiver. Il semble malheureusement plus rentable d’importer de nouvelles colonies au printemps que de nourrir les abeilles en hiver.

Pour les ruches aussi la délocalisation !

La dernière tendance en termes de rentabilité apicole consiste à déplacer les ruches au gré des floraisons. Ces ruches sont donc fermées et transportées vers d’autres horizons, ce qui stresse énormément les abeilles bien sûr, mais leur travail sera plus rentable si elles vont butiner ailleurs. Enfin, celles qui ne seront pas mortes durant le voyage …
Rappelons encore une fois que tous les apiculteurs n’usent pas ce tels procédés, mais il n’en reste pas moins qu’avec ou sans brutalité extrême, l’élevage des abeilles et l’appropriation du fruit de leur travail ne sont décidément pas vegan. Plus nous consommons les produits de la ruche : miel, gelée royale, propolis… et plus les abeilles sont obligées de travailler pour compenser cette perte.

Le miel sans miel, c’est possible ?

La bonne nouvelle quand même, c’est qu’il existe des alternatives au miel. Le sirop d’agave, surnommée Eau de miel par les aztèques, il a un pouvoir sucrant 30% supérieur à celui du sucre. Le jus de datte, surnommé Miel de datte, il est très riche en fibres. La mélasse, qui reste après le raffinage du sucre et qui est moins calorique le sucre blanc ou le miel. La confiture de fleurs de pissenlit qui est un très bon substitut au miel.

Sources :

Alternatives Végétariennes : juin-juillet-août 2013, p.12 à 18
Société Végane.fr : http://www.societevegane.fr/documentation/ethique/le-miel-cest-du-vol/